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Retraites : tout le monde peut-il travailler jusqu’à 64 ans ?

Mise en ligne 14/01/2020 Actualités Emploi Santé et travail

Peut-on demander à l’ensemble de la population de travailler jusqu’à 64 ans ?, s’interroge un collectif de statisticiens de la Direction de l’animation de la recherche des études et des statistiques du ministère du Travail (Dares), qui se disent « soutenus par la CGT ». Ils s'appuient sur des études officielles.

Statisticiens
En décembre 2019, déjà, un comité d’une vingtaine de salariés de l’Insee, de leur côté, s’étaient aussi appuyés sur des chiffres officiels pour défendre le système actuel des retraites en les reproduisant dans un vrai/faux numéro d’Insee Analyse, rappelle notamment notre confrère l’Opinion

Travailler jusqu’à 64 ans ?
Ce collectif de la Dares souligne d’abord le taux d’inactivité des séniors et notamment de la classe d’âge 59-61 ans : certes le taux de chômage apparaît relativement faible (7,5 %), mais plus d’un sénior sur cinq est inactif sans être à la retraite (presque deux sur trois entre 60 et 64 ans sur ce dernier document de la Dares).

Rapport Bellon
Un constat que fait le rapport Bellon-Meriaux-Soussan remis ce mardi 14 janvier 2020 au ministère du Travail. Il avance une quarantaine de propositions qui vont servir de base à la concertation express avec les partenaires sociaux, en parallèle de la réforme des retraites, sur l'emploi des séniors, comme l’annonce notre confrère Le Figaro. « Alors que le gouvernement veut faire travailler les Français plus longtemps, il est donc urgent de favoriser le maintien dans l’emploi des seniors » !

Femmes
Ce collectif de la Dares souligne également que la situation est « encore plus dégradée » pour les femmes. La durée moyenne de chômage des femmes de 50 à 59 ans est de 53 jours supérieure à celle des hommes du même âge. 

Dares
Selon lui, la retraite par points risque de désavantager les séniors car ils sont confrontés à l’inactivité ou à un temps partiel souvent imposé. Beaucoup plus que les autres classes d’âge. « Non seulement, beaucoup de séniors, notamment parmi les moins qualifiés, ne sont ni en emploi ni au chômage avant leur retraite et ne pourront donc pas accumuler de points, mais ceux qui sont en emploi sont plus souvent en temps partiel en fin de carrière. » Ce qui les défavorisera, poursuit l’analyse, « par rapport au système actuel où ces années pouvaient ne pas compter parmi les 25 meilleures ».

Travail
En outre, ces statisticiens rappellent les fortes inégalités qui touchent les travailleurs français. « Les difficultés des séniors sur le marché du travail touchent particulièrement les employés et les ouvriers, dont la santé a souvent été affectée par un travail pénible. » Ils rappellent à ce propos que la réforme de 2017 a supprimé quatre critères de pénibilité (postures pénibles, charges lourdes, vibrations, agents chimiques ou dangereux) « qui concernaient particulièrement des professions difficiles comme les ouvriers du bâtiment ou les aides-soignantes ». Sans oublier la différence d’espérance de vie de 13 ans qui sépare les 5 % les plus aisés des 5 % les plus pauvres.

Retraites
Enfin, ce document revient sur les choix opérés en termes de réforme des retraites chez nos voisins, notamment en Allemagne, Suède et Grande-Bretagne. A ce jour, le taux de pauvreté des plus de 65 ans est encore le plus bas en France : 8,3 % en France contre 15,8 dans l’Union européenne (18,2 % en Allemagne, 14,6 % en Suède et 19,3 % au Royaume uni).

PLuton
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