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Grand débat : les personnes handicapées décrochent

Mise en ligne 26/02/2019

Pour les personnes qui ont accepté de témoigner, le système est devenu totalement illisible avec trop d’intervenants qui se renvoient la balle, des règlements qui s’enchevêtrent, s’annulent, se contredisent… Un service public de plus en plus lointain.

Et, au milieu, des citoyens et des citoyennes qui ne sont plus convaincues que l’ancien Etat providence leur assure les revenus de remplacement, promis par la Constitution, et dont ils ont besoin à l’occasion d’un accident de la vie. De plus en plus, ils expriment leur colère, mais, surtout, leur désespoir. Un fort sentiment d’exclusion, de rejet, d’inutilité remonte.

Comment s’en sortir ?
« C’est une belle utopie que de croire que ce grand débat va changer quelque chose », constate cette participante. « Comment pouvons-nous nous en sortir aujourd’hui ? », s’inquiète une autre. « Ces revendications portées par les associations ou les organisations syndicales… sont bien connues des pouvoirs publics qui n’ont aucune volonté d’y répondre favorablement », lâche encore ce témoin. Cette ancienne aide à domicile énumère l’enchaînement de galères qui l’ont menée à la dépression : « opérée des deux épaules, carpien droit et carpien gauche, hernie au cervical, je n’arrivais plus à tenir mon travail. Aidons à vivre les gens qui ont travaillé, sué, souffert ! »

Réparer
Contrairement à ce qu’on pourrait imaginer, les témoignages les plus fréquents démontrent que les accidentés de la vie, et du travail, sont attachés au système patiemment mis en place depuis des décennies pour compenser et réparer les dommages qui leur ont été causés. Mais c’est le décalage entre ce système généreux qui reprend les fondamentaux de la Sécurité sociale, et la réalité qui alimente la colère et, pour beaucoup, le dépit. Surtout quand ils se comparent à ceux qu’ils estiment favorisés et qui ne jouent pas le jeu selon eux. « Avec seulement 830 euros par mois, c'est impossible de vivre décemment dans ce pays. L'électricité est bien trop coûteuse. Il faut mieux redistribuer les richesse tout simplement », nous écrit cette femme.

Complexe et absurde
L’absurdité du système et sa complexité alimentent aussi beaucoup de débats : « Pour ma consommation EDF, la tarification sociale m'avait été attribuée. Elle été remplacée par un chèque énergie auquel je n'ai pas droit », s’insurge cet homme. « Pourquoi devoir toujours se justifier par rapport à son handicap et fournir sans arrêt de nombreux documents, remplir des dossiers ?», interroge cette personne. « Nous, handicapés qui tenons notre place dans la société ! », martèle-t-elle. « Je suis usée et désespérée de devoir toujours me battre ! » « Etant atteinte d’une pathologie pas courante, j’aimerais que les médecins conseils ne rejettent pas mon dossier à chaque convocation et que je ne me retrouve pas à chaque fois obligée d'aller devant le tribunal pour défendre ma pension d'invalidité qui est très faible… »

Toile d'araignée
« L’administration est une grosse toile d’araignée où l'on se perd rapidement », lance un participant avant de conclure : « Nous constatons des droits bafoués depuis bien longtemps. En effet il serait vraiment temps de remettre un peu de justesse et beaucoup de mieux vivre. » « On n’a jamais vu en France, un gouvernement qui s’acharne ainsi sur les retraités et les handicapés... nos gouvernants n’ont honte de rien… j'espère qu'un jour cela changera, pour nous, les éclopés du travail . »

PLuton
©  RomainQuéré  - stock.adobe.com
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