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Pas d'oasis dans les déserts médicaux

Mise en ligne 22/10/2017 Actualités Santé

A l’occasion d’une journée entière consacrée à cette thématique le 4 novembre dernier, le CISS, la FNATH et l’UNAF ont présenté leur enquête sur les déserts médicaux ainsi que leurs propositions. Les déserts médicaux existent, y compris en ville. Car un désert médical n’est ni un territoire dépeuplé, ni forcément un territoire enclavé, péri-urbain, ou délaissé par les services publics. Un désert médical est un territoire habité par une population qui peine à accéder aux soins médicaux comparativement à la moyenne nationale. Et dans les déserts médicaux, il y a donc bien des vrais gens, comme ceux qui ont répondu au sondage effectué par BVA pour le compte du Collectif interassociatif sur la santé. Ce sondage identifie bien les difficultés de nos concitoyens, les responsabilités et les solutions à mettre en œuvre.

 Un sondage révélé le même jour montre que les délais d’attente sont la difficulté la plus fréquente : 63% des Français déclarent en effet avoir déjà été au moins une fois dans l’impossibilité de consulter un médecin (généraliste et / ou spécialiste) dans un délai raisonnable. Plus précisément : près de 30 % des Français ont déjà été dans l’impossibilité d’obtenir un rendez-vous chez un généraliste, et ce chiffre grimpe à 55% concernant la consultation d’un spécialiste. Et nombre de nos concitoyens ne trouvent plus de médecin acceptant de devenir leur « médecin traitant ».

Ces difficultés d’accès à la consultation médicale sont largement liées à la densité des médecins dans les territoires et les Français en sont majoritairement conscients : ils sont 60 % à considérer que le manque de médecins dans certains territoires résulte avant tout de leur mauvaise répartition.

On a tout essayé?

Des politiques incitatives ont été mises en place. Depuis 2007, divers dispositifs, renforcés en 2011, ont été déployés. Avec notamment, la création de l’option D (pour « démographie ») financée par l’Assurance maladie. Le médecin adhérent s’engage alors à s’installer ou à rester installé dans la zone ou à proximité pour une durée de 3 ans et à contribuer à la continuité et à la permanence des soins. En contrepartie de son engagement, le médecin bénéficie de deux aides : une aide forfaitaire à l’investissement (5 000 € /an pour les médecins exerçant en groupe et 2 500 €/an pour les médecins membres d’un pôle de santé) et une aide à l’activité (pouvant aller jusqu’à 20 000 €/an pour des médecins exerçant en groupe). Ces solutions n’ont pas permis de changer la donne. D’ailleurs, dès 2013, un rapport d’information du Sénat le reconnait. Il s’intitule : « Déserts médicaux : agir vraiment ». C’est tout dire !

Les Français sondés sont 7 sur 10  à considérer à la fois que les règles de répartition des médecins sur le territoire ne prennent pas assez en compte les besoins des patients, mais aussi que les pouvoirs publics devraient intervenir pour réguler cette répartition. Ainsi, ils sont seulement 38 % à considérer qu’il faut accorder plus d’avantages aux médecins prêts à exercer dans des déserts médicaux contre 55% à plébisciter des mesures d’encadrement de l’installation : 29 % en limitant l’installation des médecins dans les zones où ils sont déjà en nombre suffisant, et 26 % en obligeant des médecins à s’installer dans les zones où ils sont en nombre insuffisant.

 

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