Comité interministériel du handicap : l’Etat prolonge l’aide à l’emploi
Emploi des jeunes handicapés : de nombreux obstacles
Les dirigeants un peu plus nombreux à vouloir embaucher des travailleurs handicapés
Selon, le 3e baromètre de l’Agefiph avec l’Ifop, la « perception » des travailleurs handicapés s’est améliorée. Un lent et ambivalent progrès. Et la crise inquiète.
Dirigeants plus volontaires
« Une majorité d’employeurs reconnaissent les apports positifs liés à l’emploi des personnes handicapées, mais la représentation reste ambivalente », a résumé , directeur général-adjoint de l’Ifop. L’Agefiph a dévoilé ce mardi 17 novembre son , en association avec l’Ifop. En résumé, l’image des travailleurs handicapés est « restée stable mais s’améliore plus largement auprès des dirigeants ». Aujourd’hui, ces derniers seraient prêts, à 67 %, à embaucher davantage de personnes en situation de handicap (ils étaient 61 % en 2018).
Embaucher
Ainsi, pour 76 % des dirigeants et responsables des ressources humaines (RH), l´insertion et l´emploi des personnes handicapées représentent aujourd´hui une opportunité de s’ouvrir à de nouveaux profils. Mais la même proportion modère : ils représentent également une difficulté objective du fait de la nature des postes proposés. Et pour 65 %, une « obligation sociale imposée par la loi ». Mais, pour respectivement 59 et 58 % d’entre eux, il s’agit cependant d’une manière de stimuler la performance et l’innovation au sein des équipes. Ainsi que d’une « évidence ».
3e baromètre de l’Agefiph
Aucun des acteurs de l’entreprise n’est majoritaire pour affirmer que l’embauche d’une personne en situation de handicap est « très facile ». Pour la plupart, ils ont indiqué, durant ce sondage, qu’ils l’estimaient plutôt « assez difficile ». En revanche, les employeurs sont au fil des années, plus optimistes. En 2018, ils avaient répondu « difficile » à 68 %, en 2020, ils ne sont « que » 65 %. La perception des salariés est légèrement différente. En 2018 et en 2020, ils se prononcent pour « difficile » à 62 %. Le grand public est moins optimiste. Il estimait l’embauche d’une personne handicapée « difficile » à 67 % en 2018, mais, cette année, il est 5 points au-dessus, à 72 %.
Ifop
Pour ce qui concerne l’intégration des personnes handicapées au sein de l’entreprise, les personnes sondées continuent à entretenir des idées préconçues. A leurs yeux, les personnes qui ont un handicap auditif sont plus facilement intégrables, suivies d’un maladie invalidante et d’un handicap moteur. Le handicap psychique continue à faire peur. Les stéréotypes ont la vie dure. Néanmoins, l’enquête démontre que la présence de personnes handicapées au sein de l’entreprise a contribué à changer le regard sur le handicap.
Un lent et ambivalent progrès
Lorsque les personnes en situation de handicap sont en poste, les différences de perception apparaissent aussi sur leur progression au sein de l’entreprise. Les dirigeants estiment, à 46 %, qu’il est difficile de progresser au sein de la hiérarchie. Le grand public est plus pessimiste, il pense, à 67 %, que c’est difficile. Les salariés le pensent à 61 %. Selon , conseillère de la , spécialisée dans le handicap, « on sent bien qu’il y a toujours bien des contraintes. les chances ne sont pas toujours les mêmes quand on est salarié handicapé. Et cela touche notamment les femmes. J’ai une vision moins optimiste. » A nouveau, en 2020, le handicap apparaît en première position des motifs de discrimination pour lesquels le Défenseur des droits a été saisi : 22,7 % (loin devant l’origine ou l’état de santé : respectivement 14,5 et 10,3 %).
Travailleurs handicapés
Si les dirigeants ont une vision un peu plus optimiste de l’emploi des personnes handicapées, ils expriment également des souhaits et idées qui pourraient faciliter les embauches. Il en est ainsi de l’accès à des profils correspondant plus aux besoins de l’entreprise. Le recours à l’Agefiph est aussi considéré comme facilitant.
La crise inquiète
Enfin, en ces temps de crise sanitaire, ce 3e baromètre démontre que les personnes sondées sont inquiètes pour l’emploi des personnes en situation de handicap. A 65 %, ils pensent que les travailleurs handicapés seront plus impactés par la crise économique. En revanche, ils pensent majoritairement que, dans leur propre entreprise, les travailleurs handicapés seront "ni plus ni moins impactés".
(à l'heure où A part entière boucle, ce 3e Baromètre ne semble pas encore en ligne)
© D.R.
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