💡 Ce qu’il faut retenir :
- Il est possible de travailler avec une rupture du tendon supra-épineux, mais cela dépend de la gravité de la blessure et du type de travail effectué.
- Des adaptations comme des ajustements ergonomiques, des modifications des tâches, et des traitements appropriés (kinésithérapie, chirurgie) peuvent aider à maintenir l’activité professionnelle.
- Les employés bénéficient également de droits et de protections juridiques, notamment en cas de reconnaissance de la blessure comme maladie professionnelle.
Qu’est-ce que le tendon supra-épineux et son rôle ?
Le tendon supra-épineux est l’un des quatre tendons qui composent la coiffe des rotateurs de l’épaule, un groupe de muscles et de tendons essentiels pour la stabilisation et le mouvement de cette articulation. Ce tendon relie le muscle supra-épineux, situé dans la fosse supra-épineuse de l’omoplate, à la partie supérieure de l’humérus (l’os du bras).
Le rôle principal du tendon supra-épineux est de permettre l’abduction de l’épaule, c’est-à-dire de lever le bras sur le côté jusqu’à environ 15 degrés. Au-delà de cet angle, d’autres muscles de l’épaule prennent le relais pour continuer l’élévation du bras. Ce tendon est particulièrement sollicité dans de nombreuses activités de la vie quotidienne, comme atteindre un objet en hauteur, nager, ou lancer une balle.
Causes et symptômes de la rupture du tendon supra-épineux
Les ruptures du tendon supra-épineux peuvent être causées par plusieurs facteurs, que l’on peut regrouper en deux grandes catégories : traumatiques et dégénératives.
- Causes traumatiques : Ces ruptures surviennent généralement chez les personnes jeunes (moins de 50 ans) à la suite de traumatismes importants, comme un accident de voiture ou une chute violente. Dans ces cas, la rupture est souvent associée à une luxation de l’épaule et peut nécessiter une intervention rapide pour éviter une rétraction tendineuse importante et irréversible.
- Causes dégénératives : Plus fréquentes chez les personnes de plus de 50 ans, ces ruptures résultent de l’usure progressive du tendon, souvent exacerbée par des mouvements répétitifs ou une utilisation excessive de l’épaule. Les facteurs de risque incluent le tabagisme, certaines conditions médicales comme le diabète, et l’usage de médicaments qui fragilisent les tendons.
Les symptômes d’une rupture du tendon supra-épineux incluent :
- Douleur à l’épaule, souvent localisée sur la face latérale de l’épaule, qui peut s’intensifier la nuit.
- Perte de mobilité et de force de l’épaule, notamment lors de l’élévation du bras.
- Parfois, des craquements sont ressentis lors du mouvement de l’épaule.
- Dans des cas graves, une épaule pseudo-paralytique peut être observée, où le bras ne peut plus être levé du tout.
Les limitations physiques causées par la rupture du tendon supra-épineux
Une rupture du tendon supra-épineux entraîne plusieurs limitations physiques qui peuvent affecter la capacité d’une personne à effectuer ses activités quotidiennes et professionnelles. Les principales limitations incluent :
- Douleur à l’épaule : La rupture provoque souvent une douleur importante, surtout lorsque le bras est levé ou utilisé pour porter des objets. La douleur peut également être présente au repos, particulièrement la nuit, rendant le sommeil difficile.
- Perte de mobilité : La blessure limite l’amplitude des mouvements de l’épaule, en particulier l’élévation latérale du bras. Cette réduction de la mobilité peut compliquer les mouvements au-dessus de la tête, comme atteindre des objets en hauteur.
- Faiblesse musculaire : La déchirure du tendon entraîne souvent une perte de force dans l’épaule, rendant difficile la réalisation de tâches nécessitant une force dans le haut du corps, comme soulever des charges lourdes.
- Raideur de l’épaule : Avec le temps, la rupture non traitée peut entraîner une raideur accrue, limitant davantage la capacité à effectuer des mouvements complexes de l’épaule.
Ces limitations varient selon l’étendue de la rupture (partielle ou complète), le temps écoulé depuis la blessure, et l’âge du patient. Une prise en charge médicale appropriée est essentielle pour minimiser ces effets et retrouver une fonction optimale de l’épaule.
Les types d’emplois affectés par cette blessure
Les emplois qui nécessitent une utilisation fréquente des bras ou des épaules, notamment avec des mouvements au-dessus de la tête ou le port de charges lourdes, sont les plus affectés par une rupture du tendon supra-épineux. Voici quelques types d’emplois particulièrement concernés :
- Travailleurs manuels et de construction : Les maçons, les peintres, les électriciens, et les plombiers, qui doivent souvent travailler avec les bras au-dessus de la tête ou porter des matériaux lourds, peuvent rencontrer de grandes difficultés avec cette blessure.
- Sportifs et entraîneurs : Les professions liées au sport, comme les coachs ou les athlètes, surtout dans les sports de lancer (baseball, volleyball, natation), sont très affectées car ces activités impliquent des mouvements répétés au-dessus de la tête.
- Soignants et aides à domicile : Les infirmiers, aides-soignants, et travailleurs de la santé qui doivent souvent soulever ou soutenir des patients peuvent éprouver des difficultés en raison de la perte de force et de mobilité.
- Professionnels de bureau : Même pour les emplois de bureau, une rupture du tendon peut causer des douleurs en utilisant un clavier ou une souris pendant de longues périodes, ou en maintenant une posture fixe.
Il est possible de continuer à travailler avec cette blessure, mais cela dépend du degré de rupture et des ajustements apportés. Environ 50 % des personnes avec une rupture du tendon supra-épineux parviennent à maintenir une activité professionnelle en utilisant des ajustements ergonomiques, des pauses régulières, et des thérapies adaptées pour gérer la douleur et améliorer la mobilité de l’épaule.
Peut-on continuer à travailler avec cette blessure ?
Évaluation médicale et restrictions de travail
Travailler avec une rupture du tendon supra-épineux dépend de l’évaluation médicale, qui inclut des examens d’imagerie (comme une IRM) pour confirmer la gravité de la blessure. Une rupture partielle ou asymptomatique peut permettre de continuer à travailler, tandis qu’une rupture complète ou symptomatique nécessitera souvent une période de repos. Les métiers nécessitant une utilisation intensive de l’épaule (port de charges lourdes, mouvements répétitifs) peuvent être plus affectés et nécessiter des adaptations ou même un arrêt de travail temporaire.
Les adaptations possibles au poste de travail
Les adaptations peuvent inclure :
- Aménagements ergonomiques : Ajuster le poste de travail pour réduire les mouvements d’élévation de l’épaule.
- Outils adaptés : Utilisation d’équipements pour minimiser la sollicitation de l’épaule.
- Réduction des tâches physiques : Limiter les activités exigeant l’utilisation intensive du bras affecté.
- Thérapie physique et exercices : Intégrer des pauses pour réaliser des exercices de rééducation.
Une communication avec l’employeur et le médecin est essentielle pour déterminer les ajustements nécessaires et garantir un environnement de travail sûr et adapté aux besoins du salarié.
Ces stratégies peuvent aider à maintenir l’activité professionnelle tout en favorisant la guérison et en minimisant le risque d’aggravation de la blessure.
Les traitements et leur impact sur le retour au travail
Les options de traitement non chirurgicales
Pour une rupture du tendon supra-épineux, les traitements non chirurgicaux sont généralement recommandés pour les ruptures partielles ou pour les patients ne présentant pas de symptômes invalidants. Ces options incluent :
- Kinésithérapie : La thérapie physique est souvent le traitement de première intention. Elle vise à renforcer les muscles autour de l’épaule pour compenser la faiblesse causée par la rupture et à améliorer l’amplitude des mouvements. Les exercices de renforcement, d’étirement, et de stabilisation sont essentiels pour rétablir la fonction de l’épaule.
- Anti-inflammatoires et antalgiques : Utilisés pour soulager la douleur et réduire l’inflammation. Ils peuvent être administrés par voie orale ou sous forme d’infiltrations de corticoïdes directement dans l’articulation.
- Repos et modifications des activités : Il est recommandé de limiter les mouvements qui aggravent la douleur ou la blessure. Des orthèses ou des appareils peuvent être utilisés pour immobiliser temporairement l’épaule, facilitant ainsi la guérison.
Les traitements chirurgicaux et la récupération
Lorsque les traitements non chirurgicaux ne sont pas efficaces ou en cas de rupture complète et symptomatique, une intervention chirurgicale peut être nécessaire :
- Arthroscopie : C’est une méthode peu invasive qui utilise une petite caméra et des instruments miniatures pour réparer le tendon. Ce type de chirurgie réduit la douleur post-opératoire et accélère la récupération.
- Chirurgie ouverte : Utilisée dans les cas de ruptures sévères ou quand d’autres méthodes ont échoué. Elle implique une incision plus large et est parfois nécessaire pour les ruptures massives qui ne peuvent être traitées par arthroscopie.
- Récupération : La récupération après une chirurgie peut varier de trois à six mois, selon l’étendue de la rupture et le type d’intervention. Un programme de rééducation structuré est essentiel pour restaurer la fonction de l’épaule et réduire le risque de complications.
Le rôle de la rééducation dans le retour au travail
La rééducation joue un rôle crucial dans le retour au travail après une rupture du tendon supra-épineux. Elle aide à :
- Récupérer la mobilité et la force : Un programme de rééducation commence par la réduction de la douleur et de l’inflammation, suivi d’exercices progressifs pour améliorer la flexibilité et la force musculaire.
- Prévenir les complications : Une rééducation adéquate minimise le risque de rigidité articulaire et de nouvelles blessures, facilitant ainsi un retour plus rapide au travail.
- Adapter les activités professionnelles : La rééducation permet d’évaluer la capacité du patient à reprendre ses tâches professionnelles et, si nécessaire, de recommander des adaptations pour éviter de solliciter excessivement l’épaule pendant la période de guérison.
Ces options de traitement, qu’elles soient non chirurgicales ou chirurgicales, et une rééducation bien menée, peuvent considérablement améliorer les chances de retrouver une vie professionnelle normale après une rupture du tendon supra-épineux.
Les droits des employés avec une rupture du tendon supra-épineux
Aspects juridiques et protection des travailleurs
Les travailleurs ayant une rupture du tendon supra-épineux ont plusieurs droits en matière de protection et de sécurité au travail. Cette blessure peut être reconnue comme une maladie professionnelle si elle est causée par des gestes répétitifs ou une sollicitation excessive des muscles de l’épaule sur le lieu de travail. En France, les affections périarticulaires provoquées par certains gestes et postures de travail, y compris celles qui touchent l’épaule, peuvent être couvertes par le tableau n°57 des maladies professionnelles. Cette reconnaissance permet au salarié de bénéficier d’une prise en charge par la sécurité sociale pour les frais médicaux, une indemnisation pour les pertes de revenus, et une éventuelle rente en cas d’incapacité permanente.
En cas d’accident du travail ou de maladie professionnelle, le travailleur a également droit à des indemnités et, si nécessaire, à une réadaptation physique, sociale ou professionnelle pour faciliter la réinsertion.
Par ailleurs, si l’employeur est jugé responsable d’une faute inexcusable, le salarié peut obtenir des compensations supplémentaires pour les préjudices subis.
Les aménagements raisonnables et les obligations de l’employeur
Les employeurs ont l’obligation d’assurer la sécurité et la santé de leurs employés. En cas de rupture du tendon supra-épineux, ils doivent mettre en place des aménagements raisonnables pour permettre au salarié de continuer à travailler en toute sécurité. Cela peut inclure :
- Adapter le poste de travail pour réduire les mouvements répétitifs ou l’utilisation excessive de l’épaule, par exemple en modifiant l’organisation du travail ou en fournissant des équipements ergonomiques.
- Proposer des tâches compatibles avec l’état de santé de l’employé, notamment des tâches qui ne nécessitent pas de porter des charges lourdes ou de lever les bras au-dessus de la tête.
- Faciliter l’accès aux soins médicaux et à la réadaptation, et s’assurer que le salarié bénéficie de tous ses droits en matière d’indemnisation et de prestations sociales.
Si l’employeur ne respecte pas ces obligations, le salarié peut recourir à des actions légales pour faire valoir ses droits et obtenir une réparation appropriée pour tout dommage subi
Conseils pour gérer le travail avec une rupture du tendon supra-épineux
Exercices et pratiques pour minimiser la douleur
Pour gérer le travail avec une rupture du tendon supra-épineux, il est essentiel de réaliser des exercices adaptés qui minimisent la douleur tout en renforçant l’épaule. Voici quelques pratiques recommandées :
- Exercices de renforcement excentrique : Ces exercices sont conçus pour renforcer le muscle supra-épineux en phase d’allongement, ce qui aide à réduire la douleur et à améliorer la fonction du tendon. Par exemple, en position couchée sur un tapis ferme, vous pouvez lever lentement le bras à 30 ou 45 degrés puis le redescendre progressivement sur une durée de 30 secondes. Ce type d’exercice est particulièrement efficace pour augmenter la force sans causer de surmenage.
- Exercices de mobilité et étirements doux : Des exercices de mobilité douce, tels que des rotations internes et externes de l’épaule, peuvent aider à maintenir et améliorer l’amplitude des mouvements. Assurez-vous de commencer ces exercices lentement pour éviter d’aggraver la douleur.
- Utilisation de thérapies complémentaires : Les techniques comme la thérapie par ondes de choc ou le traitement par laser peuvent être utilisées pour soulager la douleur, réduire l’inflammation et accélérer la guérison en augmentant la circulation sanguine et en favorisant la synthèse de collagène.
L’utilisation d’aides ergonomiques
Pour minimiser la sollicitation de l’épaule et éviter l’aggravation de la blessure sur le lieu de travail, plusieurs aides ergonomiques peuvent être utilisées :
- Supports de bras et harnais : Ces dispositifs permettent de soutenir l’épaule et de réduire la tension sur le tendon supra-épineux. Ils sont particulièrement utiles pour les activités nécessitant le maintien de la posture de l’épaule.
- Ajustements de la station de travail : Modifier la hauteur du bureau, l’angle de l’écran d’ordinateur, et l’utilisation de repose-bras peuvent aider à maintenir une posture neutre et à minimiser les mouvements répétitifs de l’épaule.
- Outils à poignée ergonomique : Utiliser des outils spécialement conçus pour réduire l’effort nécessaire au niveau de l’épaule et du bras peut également limiter la douleur et le risque de blessure supplémentaire.
Conclusion
Bien qu’une rupture du tendon supra-épineux puisse limiter certaines activités professionnelles, il est souvent possible de continuer à travailler avec des adaptations appropriées. Les traitements non chirurgicaux, la chirurgie et une rééducation ciblée jouent un rôle clé dans la récupération. Les employeurs doivent offrir des aménagements raisonnables pour soutenir les employés touchés, tandis que ceux-ci peuvent bénéficier de droits et protections spécifiques, notamment en cas de reconnaissance de maladie professionnelle. Avec les bons ajustements et soins, un retour au travail est généralement envisageable.
Clara est une rédactrice passionnée par la santé et le bien-être. Forte de plus de dix ans d’expérience dans le journalisme santé, elle a su se distinguer par sa capacité à vulgariser des sujets complexes et à rendre les informations médicales accessibles à tous. Sophie est titulaire d’un diplôme en journalisme de l’Université de Paris et d’une spécialisation en nutrition et bien-être.
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